Les actifs américains sont-ils encore une valeur refuge ?

Début avril, l'annonce de la mise en place de droits de douane élevés par les États-Unis avait suscité de vives réactions sur les marchés financiers. Dès lors, se pose la question de savoir si les investisseurs considéraient toujours les actifs financiers américains comme des actifs sûrs.
L’annonce des droits de douane a entrainé une forte correction, tant des indices actions que du prix des obligations du Trésor américain. Traditionnellement, les investisseurs se tournent vers les obligations du Trésor américain en période de stress sur les marchés financiers. Cependant, cette fois-ci, même le dollar américain, habituellement perçu comme une valeur refuge, s'est affaibli.
Prudence avec les obligations du Trésor américain
Le fait que les actions et les obligations américaines aient connu une baisse de manière simultanée est assez inhabituel, ce qui soulève la question de la confiance que portent les investisseurs aux États-Unis. La volatilité récente sur le marché des bons du Trésor et les revirements politiques de l'administration Trump ont contribué à cette situation. Les investisseurs doivent désormais être vigilants vis-à-vis des obligations du Trésor américain, et envisager éventuellement les obligations d'État européennes comme alternative.
Pour en savoir plus, consultez notre analyse « Opportunités ».
Le dollar américain conserve son statut de monnaie de réserve
Le dollar américain est depuis longtemps la principale monnaie de réserve mondiale, avec des banques centrales détenant des réserves importantes en dollars et une part importante des échanges commerciaux internationaux libellés dans cette devise. Bien que des spéculations relatives à une fin de l'ère du dollar existent depuis des décennies, il n'y a actuellement pas de véritable alternative au dollar.
Pour en savoir plus, consultez notre analyse « Le dollar est-il toujours la monnaie de réserve mondiale ? »
Stagflation aux États-Unis : une question de définition
La presse financière a récemment évoqué le risque de stagflation pour l'économie américaine, un scénario combinant une inflation élevée et une faible croissance économique. Nous prévoyons une augmentation de l'inflation liée aux droits de douane, mais estimons que l'économie ne devrait pas stagner complètement, même si un ralentissement est à l’ordre du jour en 2025 et 2026, par rapport à 2024.
Données objectives – réalité difficile ?
Malgré une détérioration du climat économique perceptible à travers les enquêtes de confiance des entreprises et des consommateurs, cela ne se reflète pas encore dans les données économiques objectives telles que le produit intérieur brut, le taux d'emploi ou les revenus des entreprises. Néanmoins, nous pensons qu'une partie de cette détérioration finira par se refléter dans les données économiques.
Par conséquent, au sein de nos portefeuilles, nous avons récemment légèrement réduit notre exposition actions (passant de légèrement surpondérée à neutre) en faveur des liquidités. Ainsi, nous adoptons une approche plus prudente, tout en nous préparant à saisir les opportunités d’investissement lorsqu’elles se présenteront. Nous ne prévoyons pas de récession immédiate, mais les craintes pourraient resurgir lorsque les données concrètes révéleront l’impact des droits de douane sur la croissance économique.