
La lutte contre le changement climatique : un enjeu pour les entreprises
Dans son sixième rapport sur le climat publié le 9 août dernier, le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) fait état de prévisions climatiques très pessimistes, à seulement quelques semaines de la conférence climat « COP26 ».
Alors que les précédents rapports qualifiaient « d’extrêmement probable » la responsabilité humaine dans le réchauffement climatique , il est désormais question d’une responsabilité "sans équivoque". Si les conclusions du GIEC ne sont pas entièrement nouvelles ou surprenantes, elle sont néanmoins susceptibles d’entrainer une prise de conscience généralisée ainsi qu’un renforcement des efforts fournis par les gouvernements et les entreprises en faveur de politiques plus « responsables ».
La réduction des émissions de dioxyde de carbone (CO₂) est une mesure clé dans la lutte contre le changement climatique. L’ensemble des pays et secteurs d'activité devront contribuer à la réduction de ces émissions, y compris les plus polluants. Les secteurs de l’énergie, des transports, de l'agriculture et de l'industrie lourde concentrent une part importante des gains pouvant être réalisés. Ces entreprises mettent déjà en place des mesures visant à réduire leur empreinte carbone, avec l’électrification des moyens de transport, une plus grande utilisation des énergies vertes et le stockage du CO₂. Dans le secteur de l'énergie, par exemple, la méthode de captage et de stockage du carbone est toujours la plus utilisée. Elle désigne un ensemble de technologies permettant de capter les émissions de dioxyde de carbone avant qu'elles n'entrent dans l'atmosphère. A ce jour le stockage et captage du carbone semblent être la solution la plus rapide et la plus efficace à mettre en œuvre, ne nécessitant pas le remplacement complet des installations existantes.
Toutefois, la lutte contre le changement climatique concerne l’ensemble des secteurs d’activité. En effet, la multiplication des évènements extrêmes tels que les inondations, les sécheresses, les vagues de chaleur et les incendies de forêt représentent un risque pour les installations physiques (de stockage et de distribution) qui doit être pris en compte. Dans ce contexte, l'innovation et les nouvelles technologies occupent une place de premier plan. La réduction des émissions de dioxyde de carbone peut être réalisée en remplaçant l’utilisation d’énergies fossiles (émettrices de CO₂) tout au long du processus de fabrication et de commercialisation, par des énergies renouvelables. Les technologies actuelles permettant la production d'énergies renouvelables sont ainsi susceptibles d'être améliorées et adoptées à plus grande échelle. A court terme, la mise en place de mesures visant à lutter contre le réchauffement climatique et l’adaptation des politiques des gouvernements et des entreprises pourraient constituer un coût supplémentaire. À plus long terme, toutefois, cette évolution devrait leur être bénéfique.
Enfin, la lutte contre le réchauffement climatique nécessitera, de la part du consommateur, une modification de ses habitudes de consommation. Ces dernières devraient évoluer vers un modèle plus responsable, favorisant l’économie circulaire, le recyclage ou les objets de seconde main, entraînant une adaptation de l’offre. Les habitudes alimentaires devraient également évoluer.
Ainsi, la problématique du changement climatique a et aura de multiples ramifications économiques, financières, politiques et sociales, qu’il conviendra d’intégrer de plus en plus dans ses réflexions d’allocation d’actifs et de construction de portefeuilles.
Département des investissements