Quels financements pour reprendre une PME ?
Reprendre une entreprise est un projet ambitieux qui peut permettre de s’appuyer sur une activité existante, un savoir-faire reconnu et une clientèle déjà constituée. Mais cette opération suppose aussi de mobiliser des financements importants, souvent bien supérieurs à une création d’entreprise classique.
Dans bien des cas, la réussite d’un projet de reprise d’entreprise dépend moins de l’opportunité identifiée que de la capacité à structurer intelligemment son financement. Fonds propres, dettes, montages hybrides, aides publiques… Il existe de nombreux leviers à mobiliser, qui doivent être adaptés à la taille de la cible, à son secteur d’activité et au profil du repreneur.
Neuflize OBC fait le point sur les différents financements mobilisables lors d’une reprise d’entreprise.
Les solutions de financement classiques pour la reprise d’entreprise
Certaines sources de financement sont bien connues et restent centrales dans la plupart des montages. Ce sont les premières briques d’une reprise d’entreprise bien construite :
L’apport personnel ou via une holding de reprise
Un apport personnel reste un gage d’engagement fort de la part du repreneur. Il est souvent mobilisé via une holding de reprise, qui facilite ensuite le remboursement de la dette grâce à la remontée de dividendes. Cette structure permet aussi d’optimiser la fiscalité de la reprise (régime mère-fille, intégration fiscale, etc.) et de sécuriser l’organisation juridique du projet.
Le prêt bancaire amortissable
Appelé aussi crédit entreprise, ce financement classique, généralement souscrit sur 5 à 7 ans, repose sur l’analyse du plan de reprise, des comptes historiques et du business plan prévisionnel. Les banques exigent souvent des garanties réelles (nantissement du fonds de commerce, hypothèque sur des actifs) et des engagements de performance. Le taux proposé dépend du niveau de risque perçu, mais peut être modulé via une garantie Bpifrance.
Le crédit vendeur et l’earn-out
Le crédit vendeur permet de différer une partie du paiement tout en rassurant le cédant sur la reprise progressive de son entreprise. L’earn-out, quant à lui, consiste à conditionner une partie du prix à la performance future. Ces dispositifs permettent d’équilibrer la trésorerie de départ, mais exigent une relation de confiance et une bonne lisibilité des indicateurs de suivi post-reprise.

Les financements structurés et innovants pour la reprise d’entreprise
Pour les opérations plus complexes ou de plus grande envergure, d’autres solutions de financements structurés permettent de structurer un montage financier sur mesure, en optimisant l’effet de levier et la répartition des risques :
Le Leverage Buy Out (LBO)
Ce montage, souvent utilisé pour des reprises de PME rentables, repose sur un financement par la dette, adossée à la capacité de remboursement de l’entreprise rachetée. Il permet de limiter l’apport en fonds propres, mais nécessite un audit financier rigoureux, une bonne prévisibilité des cash-flows et une gouvernance adaptée. L’accompagnement d’une banque d’affaires ou d’un investisseur expérimenté est généralement indispensable.
Le capital investissement (private equity, family offices)
Faire entrer un investisseur minoritaire ou majoritaire dans le capital permet de renforcer les fonds propres, de sécuriser le financement et parfois de bénéficier d’un accompagnement stratégique. Les family offices interviennent souvent sur des opérations patrimoniales, avec un horizon de long terme. Le private equity, plus exigeant sur les performances, cherche à créer de la valeur sur une période définie (5 à 7 ans).
La dette mezzanine
Cette dette, non sécurisée par des actifs mais plus souple qu’un prêt bancaire classique, offre un bon compromis entre dilution du capital et levier financier. Elle est souvent utilisée en complément dans des LBO, avec un rendement plus élevé (intérêt + prime d’émission). Elle peut aussi servir à ajuster le financement sans réécrire entièrement la structure du capital.
Le crowdlending (plateformes de co-financement)
Le financement participatif peut permettre de compléter un montage existant, tout en associant symboliquement une communauté au projet. Il s’adresse plutôt aux PME à fort ancrage territorial, ou à des projets avec un storytelling fort. Le coût du capital est parfois supérieur à celui d’un prêt bancaire, mais les conditions de mise en œuvre sont souvent plus flexibles.

Les aides publiques et les dispositifs d'accompagnement à la reprise d’entreprise
L’État et les collectivités territoriales encouragent activement la reprise-transmission, notamment pour éviter la disparition d’entreprises viables. Il existe de nombreux dispositifs d’appui, souvent méconnus :
Les prêts Bpifrance pour la reprise/transmission
Bpifrance propose des prêts à moyen terme (jusqu’à 7 ans), sans garanties personnelles, qui peuvent financer l’acquisition de parts sociales, le rachat de fonds de commerce ou le besoin en fonds de roulement post-reprise. Ces prêts viennent généralement en complément d’un financement bancaire, et sont appréciés pour leur effet de levier.
Les aides régionales et locales
Les conseils régionaux, les métropoles et les intercommunalités proposent des aides directes ou indirectes à la reprise : subventions à la réinstallation, exonérations fiscales (CFE, CVAE), soutien à l’investissement matériel ou à la création d’emplois. Ces aides sont souvent conditionnées à un ancrage territorial fort ou à un engagement à moyen terme.
L’accompagnement par les réseaux d’entrepreneurs
Des structures comme Réseau Entreprendre, France Initiative, BGE ou les Chambres de commerce proposent un soutien stratégique et méthodologique, mais aussi des prêts d’honneur sans intérêts ni garanties. Leur appui renforce la crédibilité du dossier et facilite l’obtention de financements bancaires, en particulier pour les primo-repreneurs.
Être bien accompagné pour structurer le financement d’une reprise d’entreprise
Reprendre une entreprise ne s’improvise pas. Au-delà du montage financier, le repreneur a besoin d’un accompagnement global pour sécuriser chaque dimension du projet : juridique, fiscale, stratégique et patrimoniale.
Être accompagné par un partenaire expérimenté à chaque étape du projet permet de :
- Faire le bon diagnostic financier et patrimonial en amont : analyse de la capacité d’endettement, bilan patrimonial du repreneur, objectifs personnels et professionnels à court et long terme,
- Choisir le montage adapté à son profil et à la cible : LBO, crédit bancaire, capital-investissement, earn-out… Chaque solution a ses implications juridiques, fiscales et opérationnelles,
- Anticiper les conséquences post-reprise : gestion du cash flow, remontée de dividendes, fiscalité de la holding, transmission du patrimoine professionnel…,
- Accéder à un réseau de partenaires qualifiés : avocats, experts-comptables, notaires, investisseurs privés, etc.
Dans une banque privée comme Neuflize OBC, l’accompagnement ne se limite pas à la structuration du financement. Il s’inscrit dans une démarche globale, sur-mesure, pensée à long terme, qui prend en compte la situation patrimoniale du repreneur, ses objectifs personnels et professionnels, et l’évolution prévisible de son patrimoine post-reprise.
Nos équipes conjuguent les expertises de la banque d’affaires, de l’ingénierie patrimoniale et de la gestion privée pour construire des solutions cohérentes, pérennes et fiscalement optimisées. Cela inclut :
- La modélisation financière du projet et la définition du schéma juridique le plus adapté (holding, démembrement, pacte Dutreil…),
- La recherche de partenaires financiers (fonds, family offices, investisseurs privés),
- L’anticipation des flux post-reprise (remontée de dividendes, remboursement de la dette, réinvestissement),
- L’accompagnement sur les enjeux de transmission, protection du conjoint, gouvernance familiale ou philanthropie.
Notre approche privilégie la discrétion, la stabilité et la relation humaine, avec un interlocuteur unique et un suivi personnalisé à chaque étape du projet.
Financer une reprise d’entreprise : les réponses aux questions fréquentes
Quel apport personnel faut-il pour reprendre une entreprise ?
En général et en fonction de la valorisation de l’entreprise, un apport de 20 à 30 % est recommandé pour rassurer les partenaires financiers. Il peut provenir de fonds propres, d’un réinvestissement d’épargne ou du patrimoine professionnel existant et peut transiter par une holding de reprise.
Peut-on financer une reprise sans apport ?
C’est possible dans certains cas, notamment avec un crédit vendeur ou en faisant appel à un fonds d’investissement. Toutefois, l’absence d’apport personnel réduit la crédibilité du projet et limite l’effet de levier. Une banque privée peut vous aider à structurer un schéma réaliste à partir de vos ressources.
Qu’est-ce qu’un LBO et dans quels cas y recourir ?
Le LBO (Leverage Buy Out) permet de financer une reprise en s’endettant via une holding, remboursée ensuite grâce aux flux de l’entreprise cible. Ce montage est adapté aux entreprises rentables, générant des flux de trésorerie stables. Il nécessite un accompagnement structuré, souvent assuré par une banque d’affaires.
Qui peut m’accompagner dans le financement d’une reprise ?
Banques commerciales, banques d’affaires, fonds d’investissement, experts-comptables… Chaque acteur a un rôle spécifique. Une banque privée comme Neuflize OBC propose une approche globale : structuration du financement, conseil patrimonial, analyse fiscale et accompagnement dans la durée.
Comment articuler un projet de reprise avec ses objectifs patrimoniaux personnels ?
Reprendre une entreprise ne doit pas être envisagé uniquement sous l’angle financier ou professionnel. Il est essentiel d'intégrer le projet dans une vision patrimoniale globale : comment sera structuré le patrimoine post-reprise ? Quelle sera la capacité de génération de revenus ? Quel degré de risque le repreneur est-il prêt à assumer ? Faut-il isoler la holding de reprise d’autres actifs familiaux ? Ces questions influencent le montage juridique, fiscal et financier de l’opération.
Un accompagnement par une banque privée comme Neuflize OBC permet de concilier performance économique, sécurité patrimoniale et objectifs personnels à moyen et long terme (préparation de la retraite, transmission familiale, projets immobiliers ou philanthropiques, etc.).