Javascript is required
 

Un atterrissage en douceur de l’économie reste le scénario le plus probable

ABN AMRO

Malgré l’incertitude politique, les perspectives économiques demeurent favorables. L’économie mondiale continue de croître, bien qu’à un rythme plus lent, tandis que l’inflation devrait continuer de refluer. Dans ce contexte, nous surpondérons toujours légèrement les actions et les obligations, tout en ayant ajusté notre positionnement sectoriel.

  • Les actions devraient profiter d’une embellie des prévisions de résultats
  • Des risques en hausse après la forte progression des valeurs technologiques
  • Un environnement macroéconomique favorable aux valeurs financières
  • La baisse des taux d’intérêt profite aux obligations

L’activité économique en zone euro et en Chine a atteint un point bas. Aux Etats-Unis, l’économie ralentit très progressivement, le rythme de croissance au second semestre de cette année étant attendu légèrement en deçà de la tendance de long terme. Par ailleurs, l’inflation devrait encore refluer dans les prochains mois, pour tendre vers l’objectif des Banques centrales américaine et européenne, à savoir 2%. Ces évolutions crées un environnement favorable à un « atterrissage en douceur » de l’économie, qui désigne un scénario dans lequel les Banques centrales parviendraient à maitriser l’inflation sans provoquer de récession.

Le repli de l’inflation permet désormais aux banques centrales d’envisager une baisse de leurs taux directeur à l’image de la décision de la Banque centrale européenne lors de sa réunion du 6 juin dernier. La présidente de l’institution, Christine Lagarde, a toutefois appelé les marchés financiers à la prudence quant aux anticipations de baisses futures. La Banque centrale européenne devrait, selon nous, marquer une pause en juillet, avant d’abaisser de nouveau ses taux en septembre.

Aux États-Unis, l’inflation s’est avérée plus persistante. La Reserve fédérale a donc naturellement laissé ses taux d’intérêt inchangés lors de sa dernière réunion. La crainte de voir la Banque centrale américaine poursuivre ses hausses de taux, hypothèse relayée par certains économistes en raison de mauvais chiffres d’inflation au premier trimestre, semble désormais écartée. Les pressions inflationnistes s’atténuent désormais progressivement, ce qui devrait convaincre la Réserve fédérale de procéder à une première baisse de taux en septembre.

Les actions devraient profiter d’une embellie des prévisions de résultats

L’atterrissage en douceur de l’économie mondiale, offre un environnement favorable aux marchés d’actions. Et ces derniers, portés principalement par la performance des marchés américains, en bénéficient depuis le début de l’année. Les indices actions ont même atteint de nouveaux records au cours des dernières semaines, aussi bien en Europe qu’aux États-Unis, avec, dans les deux régions, une amélioration des prévisions de résultats pour les 12 prochains mois. Dans ce contexte, nous conservons une légère surpondération actions.

Si l’économie de la zone euro commence à se redresser, l’économie américaine se porte toujours mieux. En outre, l’Europe est de nouveau en proie à un regain d’instabilité politique à court terme, en raison de la décision du président français de convoquer des élections législatives anticipées. Au niveau régional, nous maintenons une préférence pour les actions américaines (surpondérées) au détriment de leurs homologues européennes (sous-pondérées). Nous conservons enfin une position neutre à l’égard des marchés émergents.

Des risques en hausse après la forte progression des valeurs technologiques

Nous avons ajusté notre exposition sectorielle en faveur d’une réduction de notre exposition au secteur de la technologie (de légèrement surpondéré à neutre). Depuis le début de l’année, le secteur affiche parmi les meilleures performances, essentiellement portées par la forte progression des valeurs des semi-conducteurs. Ces dernières bénéficient en effet d’une forte demande pour les puces permettant l’utilisation des applications d’intelligence artificielle. Désormais, le marché nous semble excessivement optimisme à l’égard des semi-conducteurs.

En outre, les valorisations des valeurs technologiques ont fortement augmenté. Il nous semble donc judicieux de prendre des bénéfices sur les valeurs de ce secteur. Nous tenons toutefois à souligner que les perspectives de croissance à long terme restent attrayantes dans ce secteur.

Un environnement macroéconomique favorable aux valeurs financières

Les valeurs financières bénéficient de l’environnement de taux d’intérêt, ces derniers se maintenant à un niveau élevé. Si les banques centrales sont amenées à baisser leurs taux directeurs, elles le feront de manière progressive. Dans ce contexte, nous avons renforcé nos positions dans ce secteur, passant de légèrement sous-pondéré à neutre. Par ailleurs, alors que la perspective d’atterrissage en douceur de l’économie se précise, une sous-pondération du secteur financier ne nous semble plus justifiée.

Au regard des derniers ajustements sectoriels effectués, notre portefeuille actions affiche désormais un léger biais cyclique.

Les obligations bénéficient de la baisse des taux d’intérêt

Les rendements obligataires ont fortement progressé ces dernières années et se maintiennent à des niveaux plus élevés qu’ils ne l’ont été lors de la dernière décennie. Cela s’applique non seulement aux obligations d’entreprises, mais également aux obligations d’États, à l’image du Bund allemand et des bons du Trésor américain.

Au cours des derniers jours, les rendements des obligations émises par l’Etat français se sont sensiblement tendus, reflétant l’incertitude politique liée à la tenue d’élections anticipées. Mais ailleurs, sur le marché obligataire, les investisseurs réagissent toujours essentiellement aux anticipations d’évolution des politiques monétaires des Banques centrales. Et dans la perspective d’une baisse à venir des taux des Banques centrales, la classe d’actifs nous semble actuellement attractive. Nous conservons donc notre légère surpondération sur les obligations

Au sein de notre portefeuille obligataire, nous favorisons toujours les obligations d’Etats et d’entreprises les mieux notées, au détriment des obligations plus risquées (haut rendement et dette émergente), toujours sous-pondérées. Ces derniers mois, nous avons progressivement augmenté la duration (sensibilité aux taux d’intérêt) de notre portefeuille obligataire. Plus la duration d’une obligation est élevée, plus sa valeur augmente lorsque les taux d’intérêt baissent.

Le scénario d’un atterrissage en douceur toujours privilégié

Si, à court terme, nous ne pouvons exclure totalement le risque d’une inflation plus élevée et plus persistante que prévu, cela ne constitue pas notre scénario central. La croissance mondiale converge désormais vers sa tendance de long terme et l’inflation est orientée à la baisse, ce qui plaide, à terme, en faveur d’un atterrissage en douceur, et, pour les investisseurs, de maintenir un niveau de risque raisonnable dans les portefeuilles.

Le département des investissements

Articles similaires