Politique d’investissement

Après une année 2024 favorable aux marchés financiers, plusieurs thèmes devraient se démarquer au cours des 12 prochains mois. Quelles seront les conséquences des politiques de l’administration Trump sur l'économie mondiale ? L'inflation restera-t-elle orientée à la baisse ? La dynamique des bénéfices d’entreprises se poursuivra-t-elle ? Dans le contexte actuel de résilience de l'économie mondiale, plus particulièrement américaine, nous conservons une approche modérément positive, se traduisant par une légère surpondération en actions et obligations.
- Investiture de D. Trump, et maintenant ?
- Actions : le marché américain reste solide
- Obligations : le marché européen soutenu par la baisse des taux
L’année 2024 a été synonyme, pour les marchés financiers, de performances positives bien supérieures à la moyenne de long terme, en particulier s’agissant des actions américaines. Si l’année 2025 s’annonce moins faste, de nombreux signaux nous incitent à un optimisme modéré pour les mois qui viennent. La vigilance reste toutefois de mise, en raison de l’incertitude entourant la politique qui sera mise en œuvre par l’administration Trump.
Investiture de D. Trump, et maintenant ?
Depuis l’annonce de la victoire du camp Républicain, remportant le Congrès et la présidence, le nouveau président américain a évoqué à plusieurs reprises les mesures qu’il comptait prendre lors de son mandat. Parmi les déclarations, la mise en place de nouveaux tarifs douaniers, ou encore l’idée de faire du Canada et du Mexique de nouveaux Etats américains, ont suscité de vives réactions et alimentent l’incertitude. Dans la pratique, nous anticipons plutôt un « Trump modéré », qui mettra en place de nouvelles barrières tarifaires mais probablement pas aussi élevées et étendues qu’annoncé. En Europe en particulier, nous nous attendons à ce que les droits de douane soient plus ciblés, se concentrant sur des produits ou secteurs spécifiques. Globalement, cela devrait entraîner en début d’année une hausse des exportations vers les Etats-Unis, avant la mise en place de barrières tarifaires. À partir du printemps, les effets de ces mesures se feront sentir, ralentissant la croissance européenne et chinoise.
Actions : le marché américain reste solide
L'économie mondiale devrait continuer de croître cette année, soutenant les bénéfices des entreprises, en particulier. Parallèlement, nous nous attendons à ce que les banques centrales abaissent encore leurs taux directeurs, ce qui devrait porter les marchés actions. Ainsi, nous maintenons une légère surpondération sur les actions. Les bénéfices des entreprises et les données économiques en provenance des Etats-Unis restent bien orientés, contrastant avec une activité atone en Europe. De plus, des taxes plus élevées sur les importations américaines pourraient contribuer à une plus grande divergence économique entre ces deux régions, en alimentant l’inflation outre-Atlantique. Dans ce contexte, nous maintenons une préférence pour les actions américaines par rapport aux actions européennes. Nous restons neutres vis-à-vis des marchés émergents, en raison des signaux mitigés provenant de l'économie chinoise. Au niveau sectoriel, nous favorisons les valeurs de la technologie, de la finance et de la santé, au détriment des matériaux de base et des produits de la consommation non cyclique.
Obligations : le marché européen soutenu par la baisse des taux
Notre scénario central prévoit une baisse des taux directeurs en 2025, en particulier en Europe, en raison du reflux de l'inflation dans la zone euro et du ralentissement probable de la croissance une fois les barrières douanières américaines mises en place. La Banque centrale européenne devrait ainsi être en mesure de poursuivre ses baisses de taux directeurs. Aux Etats-Unis, si nous anticipons toujours de nouvelles baisses de taux, l’assouplissement monétaire devrait se faire à un rythme plus lent qu’en Europe, en raison de la résilience de l’économie d’une part et de la hausse des droits de douane d’autre part, qui pourraient stimuler l'inflation américaine. Par conséquent, nous conservons une préférence pour les obligations européennes de qualité, d’entreprises et d’Etats, qui bénéficieront de la baisse des taux. À l’inverse, nous restons prudents à l'égard des obligations plus risquées telles que les obligations à haut rendement et la dette des marchés émergents, dont le couple rendement - risque nous parait peu attractif.