Identifier les opportunités

Dans la perspective de taux d’intérêt durablement plus élevés, les rendements des bons du Trésor américain ont progressé, pour s’établir à des niveaux inconnus depuis plusieurs années. Dans ce contexte, nous conservons une position neutre à l’égard des obligations, mais avons cependant augmenté la duration de nos positions en obligations souveraines. S’agissant des actions, nous conservons également un positionnement neutre.
- Des taux durablement plus élevés
- Le risque géopolitique augmente
- Les marchés d’actions sous pression
- La fin de l’effet « TINA »
Le resserrement monétaire, opéré par la majorité des Banques centrales depuis l’an dernier, a permis de faire reculer l’inflation et les taux d’intérêt ont désormais probablement atteint leur niveau le plus élevé. Nous entrons dans une période où les effets des hausses de taux se diffusent à l’économie réelle, impactant les entreprises et les consommateurs, et où les banques centrales sont dans l’attente de signes concrets de l’efficacité que leurs actions pour de contenir l’inflation.
Aux Etats-Unis, les effets de la forte hausse des taux d’intérêt (environ 5 % sur 19 mois) sont déjà perceptibles et ils devraient s’accentuer à mesure que les conditions financières se resserrent. Pour l’heure, tant en Europe qu’aux Etats-Unis, différents indicateurs font état d’un ralentissement de l’inflation, d’une détérioration du marché du travail et d’une accélération du durcissement des conditions financières. Un ralentissement économique est donc attendu à la fin de 2023 et sur les premiers mois de 2024.
Des taux d’intérêt durablement plus élevés
Tant que les indicateurs économiques n’attesteront pas de l’efficacité des politiques monétaires, les banques centrales devraient maintenir leurs taux d’intérêt élevés pour une période plus longue qu’initialement prévu. Désormais, avec un taux avoisinant 5%, les bons du Trésor américain à 10 ans représentent une opportunité pour l’investisseur, à la fois en terme de rendement et de de diversification ; opportunité qui n’existait plus dans l’environnement de taux bas qui prévalait jusque fin 2021. La hausse des rendements des bons du Trésor des dernières semaines, exerce cependant une pression sur les marchés d’actions et les niveaux de valorisation, encore accentué par la dégradation des perspectives économique et la hausse du risque géopolitique.
Le risque géopolitique augmente
Le conflit entre la Russie et l’Ukraine et depuis peu l’éclatement de celui au Moyen Orient, pourraient poser des problèmes d’approvisionnement en matières premières et être source de tension sur les prix. Déjà, l’envolée récente des prix du pétrole ces dernières semaines, font craindre un rebond de l’inflation, ce qui alimente une hausse de la volatilité sur le marché des matières premières, mais aussi sur les actions, dans les secteurs de l’énergie et de l’industrie.
Dans ce contexte, nous conservons une position neutre à l’égard des actions et des obligations. Au sein du portefeuille obligataire, nous avons décidé d’accroître la duration de nos obligations souveraines, américaines et européennes.
Préférence pour les maturités longues
Nous conservons notre position en obligations d’État de qualité, qui constitue une source intéressante de diversification, notamment en période d’incertitude. Nous favorisons désormais les bons du Trésor américain (couverts contre le risque de change par rapport à l’euro) et les obligations d’Etats Européens de maturités longues, au détriment des obligations d’Etats européens de maturité courte.
Une hausse de la duration (et donc de la sensibilité des obligations à la variation des taux d’intérêt) implique, toute chose égale par ailleurs, qu’en cas de baisse des taux d’intérêt, le prix de nos obligations s’appréciera (et inversement). En effet, un ralentissement de l’activité économique devrait provoquer, une révision à la baisse des attentes de taux à court terme et donc un repli des rendements pour les plus courtes. Ainsi, à mesure que les perspectives économiques se dégraderont, le scénario « de taux élevés plus longtemps » devrait laisser la place à un scénario de « baisse des taux d’intérêt ».
Les marchés d’actions sous pression
Face à des taux d’intérêt élevés, à la détérioration des perspectives de croissance et à la montée des risques, la confiance des entreprises et des consommateurs recule aux États-Unis et en Europe. Même si les résultats des entreprises ont été dernièrement, meilleurs qu’attendus, ils demeurent orientés à la baisse pour 2023.
Des disparités géographiques existent cependant: le marché américain surperforme sensiblement l’Europe et les marchés émergents, en grande partie porté par quelques grands noms de la technologie. Si l’Europe résiste mieux que prévu, les entreprises ont néanmoins revu leurs anticipations à la baisse, ce qui explique des prévisions de bénéfices moins optimistes qu’aux États-Unis. Nous anticipons que les perspectives continueront de se dégrader à mesure que la réalité du ralentissement économique s’imposera.
Nous conservons donc une position neutre à l’égard des actions, tout en privilégiant les États-Unis (surpondération) par rapport à l’Europe (sous-pondération) et aux marchés émergents (neutre). Ensuite, en dépit d’un contexte financier et économique compliqué, des opportunités existent. Nous privilégions ainsi (surpondération) les secteurs de la santé et des technologies de l’information, le premier offrant un positionnement défensif et peu sensible à l’évolution du cycle économique, tandis que le second nous offre une exposition à la croissance et à l’innovation.
La fin de l’effet « TINA »
Avec la hausse des rendements obligataires, les alternatives aux actions existent désormais et l’ère du « TINA », (pour « there is no alternative », ou « il n’y a pas d’alternative» en français) semble révolue. A ce titre, les Bons du Trésor américains (couverts contre le risque de change) et les obligations d’Etats européens de maturités longues, nous semblent particulièrement indiquées, permettant de diversifier un portefeuille tout en offrant un rendement positif.
Le département des investissements