En quête d’opportunités pour 2024

L’année 2023 s’achève sur une note positive sur les marchés financiers, avec un rebond spectaculaire des classes d’actifs action et obligataire depuis fin octobre. Nous anticipons désormais un premier semestre 2024 marqué par un ralentissement de la croissance aux États-Unis et en Europe, mais pas de récession.
- un positionnement neutre actions
- un rebond des actifs obligataires
- des opportunités en 2024
En cette fin d’année, l’actualité reste dominée par l’action des Banques centrales. Le rebond des marchés financiers de ces dernières semaines a été alimenté par un discours plus accommodant qu’anticipé de la part de la Réserve fédérale, lors du comité de politique monétaire de décembre. Les investisseurs anticipent ainsi désormais des baisses des taux directeurs pour l’année prochaine, et le scénario d’un atterrissage en douceur de l’économie, à savoir un repli de l’inflation sans récession, semble même possible à présent, tant en Europe qu’aux Etats-Unis.
Malgré les conflits armés qui se poursuivent en Ukraine et au proche orient, sources de volatilité des prix du pétrole et d’incertitudes en 2023, les marchés ont été portés par la confiance des consommateurs en raison d’un niveau d’épargne élevé et du reflux de l’inflation.
Il est, pour autant, encore trop tôt pour revendiquer une victoire sur l’inflation, et certains risques sont à prendre en compte. Parmi ces risques pour 2024, figurent la possibilité d’une réélection de Donald Trump à la Maison Blanche et d’éventuels conflits commerciaux opposant l’Union européenne et la Chine. S’il est vrai que la récession devrait être évitée, nous tablons néanmoins sur une croissance inférieure à la tendance aux États-Unis (1,8 %) et une croissance atone en Europe (0,4 %) en 2024.
En matière d’allocation d’actifs, nous conservons, pour l’heure, une position neutre à l’égard des obligations et des actions.
Une position neutre à l’égard des actions
D’importantes disparités ont caractérisé la performance des marchés d’actions cette année : géographique et sectorielle tout d’abord, mais également entre les titres, en particulier aux États-Unis où une poignée de valeurs, exposées à la thématique de l’intelligence artificielle, ont principalement contribué à la performance de l’indice S&P 500.
Depuis le début de l’année, les pays développés affichent une nette surperformance vis-à-vis des marchés émergents. D’un point de vue sectoriel, la technologie, les télécommunications et la consommation discrétionnaire affichent une performance au-delà de 20 % (en euros), tandis que celles des secteurs de l’énergie, la consommation de base et la santé sont négatives.
La dynamique de croissance bénéficiaire est, selon nous, en passe de se stabiliser aux États-Unis, mais elle ralentit en Europe. De chaque côté de l’Atlantique, les bénéfices subissent des pressions, à l’image des révisions à la baisse des analystes, qui demeurent plus nombreuses que les révisions à la hausse. Ces pressions devraient persister dans les 4 à 6 prochains mois en raison du ralentissement de la croissance économique et du maintien des taux d’intérêt à un niveau élevé. Nous conservons donc une approche prudente, estimant qu’il est pour le moment judicieux de maintenir une exposition neutre aux actions jusqu’à la fin de l’année.
Un redressement des marchés obligataires
Ces dernières semaines, les marchés obligataires ont sensiblement rebondi. Les rendements des bons du Trésor américain à dix ans et des Bunds allemand, par exemple, se sont nettement repliés, respectivement d’un peu moins de 5% à moins de 4% et d’un peu moins de 3% à 2,1% (quand le rendement d’une obligation diminue, son prix augmente). Il semble que le marché obligataire ait intégré un cycle complet de réduction des taux d’intérêt bien avant l’action effective des banques centrales.
Les banques centrales ne devraient pas changer de cap avant le mois de juin, et comme nous prévoyons un taux de croissance proche de zéro, nous continuons de privilégier les obligations de qualité, telles que les obligations souveraines et les obligations d’entreprises investment grade. Au cours du mois dernier, à la faveur de la baisse des rendements obligataires, nous avons pris quelques bénéfices sur des obligations de maturités longues, tout en restant surpondérés.
Les opportunités pour 2024
La dernière réunion de politique monétaire de la Réserve fédérale ayant été interprétée comme un réel changement de ton, l’euphorie semble avoir gagné les investisseurs, du moins temporairement. Du côté des marchés d’actions, en revanche, la hausse n’est pas généralisée et un certain nombre de secteurs sont en territoire négatif depuis le début de l’année. Par ailleurs, les bénéfices aux États-Unis et en Europe subissent des pressions. Dans le même temps, nous anticipons toujours une croissance économique atone pour 2024, ce qui nous retient de considérer, à court terme, les segments obligataires plus risqués. Si des opportunités d’investissement devraient se présenter en 2024, les incertitudes sont suffisamment présentes pour conserver une position neutre à l’égard des actions et des obligations en cette fin d’année 2023 et à l’approche de l’année 2024.
Le département des investissements