Perspectives pour 2025

2024 aura été une année favorable aux marchés actions. Nous abordons désormais 2025 avec un enthousiasme modéré vis-à-vis des actions, tandis que la poursuite des baisses de taux de la part des banques centrales devrait également être source d’opportunité sur le marché obligataire. Dans ce contexte, nous conservons une légère surpondération vis-à-vis des actions et des obligations.
- Droits de douane promis par Trump : bien plus qu'une tactique de négociation
- Une croissance économique modeste, mais positive
- Des opportunités à saisir dans les actions : « America first »
- Obligations : vive la France ?
L’année 2024 a été synonyme, pour les marchés financiers, de performances positives bien supérieures à la moyenne de long terme, en particulier s’agissant des actions américaines. Si l’année 2025 s’annonce moins faste, de nombreux signaux nous incitent à un optimisme modéré pour les mois qui viennent. La vigilance reste toutefois de mise, en raison de l’incertitude entourant la politique qui sera mise en œuvre par l’administration Trump.
« Trump 2.0 » : hausse des droits de douane sur les importations
Pendant sa campagne, Donald Trump n’a pas caché sa volonté de durcir les politiques migratoires et commerciales, mentionnant notamment l’introduction de nouveaux droits de douane sur les importations. En relevant les tarifs douaniers, Donald Trump entend stimuler la production manufacturière nationale. De plus, il compte financer les baisses d’impôts grâce aux recettes supplémentaires générées par cette mesure.
Bien plus qu’une tactique de négociation
Beaucoup d’incertitudes entourent les politiques qui seront effectivement mises en œuvre par la nouvelle administration Trump. Selon certains économistes, la menace d’une hausse des droits de douane a surtout pour objectif de contraindre les partenaires commerciaux des États-Unis à négocier des accords d’échanges plus favorables à l’oncle Sam. Cette menace nous semble toutefois aller au-delà de la simple tactique de négociation. Il est donc probable qu’elle soit mise à execution, avec des droits de douane pouvant être plus ou moins élevés que prévu. Notre scénario central prévoit une hausse progressive des tarifs douaniers à partir du deuxième trimestre 2025, au risque de freiner la croissance économique dans les mois qui suivront.
Une croissance modeste, mais positive
La conjoncture demeure favorable car, si l’économie américaine montre des signes de ralentissement, elle reste robuste et aucune récession n’est à l’ordre du jour pour les trimestres à venir. L’économie américaine s’oriente vers un atterrissage en douceur, caractérisé par une croissance plus lente et une inflation plus faible.
Sur notre continent, l’économie européenne fait face à des défis plus importants. La croissance de la zone euro devrait demeurer inférieure à sa tendance de long terme. Pour autant, à l’instar des États-Unis, l’Europe devrait éviter la récession, avec une croissance certes modeste, mais qui devrait rester positive.
Des opportunités à saisir dans les actions : « America first »
En 2025, la croissance économique devrait se traduire par de solides bénéfices pour les entreprises, en particulier aux États-Unis. Pour l’heure, l’inflation continue de reculer, ce qui permet aux banques centrales de poursuivre les baisses de taux directeurs. Ainsi, la baisse des taux d’intérêt devrait continuer de soutenir les marchés actions. Nous conservons donc, au sein de nos portefeuille, une légère surpondération actions.
S’agissant de l’allocation régionale, les actions américaines conservent notre préférence par rapport aux actions européennes, en raison des prévisions de croissance supérieures aux États-Unis, par rapport à la zone euro en 2025. Nous restons neutres vis-à-vis des marchés émergents, en raison notamment de signaux mitigés envoyés par l’économie chinoise.
Le secteur de la technologie, particulièrement bien représenté dans les indices américains, reste source d’opportunités. Les perspectives de croissance des entreprises du secteur sont favorables, portées par les tendances de long terme, que sont la numérisation de l’économie et l’essor de l’intelligence artificielle générative en particulier. Nous identifions également des opportunités dans le secteur de la finance. L’économie américaine reste relativement solide et les dépenses de consommation se maintiennent, deux facteurs qui sont favorables aux valeurs financières américaines.
Enfin nous demeurons positifs à l’égard du secteur de la santé, moins sensible à l’évolution du cycle économique. Les entreprises du secteur bénéficient en outre des tendances démographiques telles que le vieillissement de la population.
Obligations : vive la France ?
Avec la baisse des taux d’intérêt, les obligations retrouvent de l’attractivité (légère surpondération). La Réserve fédérale américaine et la Banque centrale européenne ont débuté leurs baisses de taux en 2024, et celles-ci devraient se poursuivre à court terme. Toutefois, les droits de douane sur les importations américaines pourraient raviver les tensions inflationnistes aux États-Unis. Contrairement à son homologue européenne, la Réserve fédérale a donc moins de marges de manœuvre pour abaisser ses taux, raison pour laquelle notre préférence va aux obligations européennes par rapport aux obligations américaines.
Par ailleurs, l’Europe est confrontée à des défis politiques, au premier rang desquels la crise politique en France. Au-delà de l’incertitude politique, les derniers évènements posent la question du déficit budgétaire français. Ce dernier atteint désormais plus de 6% du produit intérieur brut, contre 3% prévu par les traités de l’Union européenne. Dans ce contexte, et en l’absence d’une solution durable, la prime de risque des emprunts d’État français pourrait rester volatile au cours des prochains mois.
Nous conservons néanmoins une préférence pour les obligations européennes, dans la mesure où nous anticipons une baisse des taux directeurs plus rapide en Europe qu’aux États-Unis. Nous privilégions les obligations souveraines et d’entreprises européennes de qualité. Nous sommes prudents à l’égard des obligations plus risquées, notamment le haut rendement et la dette des marchés émergents, dont les rendements attendus ne sont, selon nous, pas suffisants au regard du risque qu’elles comportent.
Optimisme et prudence
Alors que nous tournons la page de 2024, un président (ré)élu se prépare à entrer à la Maison-Blanche. L’administration Trump 2.0 n’est pas sans risques pour l’économie, ce qui incite à la prudence. Pour autant, l’année 2025 offre de belles perspectives aux investisseurs et de bonnes raisons d’être optimiste.
Le département des investissement