L'incertitude réduit l'appétit pour le risque

En avril, les marchés financiers ont connu une période de forte volatilité. Les indices actions ont initialement chuté à l'annonce des droits de douane américains avant de se redresser lorsque leur mise en œuvre a été temporairement suspendue, pour finalement atteindre de nouveaux plus hauts. Dans l’environnement actuel, nous n'anticipons pas de récession mais prévoyons que l’incertitude et la volatilité perdureront.
Ainsi, nous profitons de la reprise des marchés financiers pour réduire les risques dans nos portefeuilles : nous ajustons à la baisse notre exposition actions, de légèrement surpondérée à neutre, et repositionnons en partie notre position en obligations d’entreprises, en faveur d’obligations sécurisées. Enfin, nous initions une position sur l’or, permettant ainsi de bénéficier des tendances positives qui portent actuellement le prix du métal précieux et de son pouvoir de diversification.
- Actions : agiles en période de volatilité
- Obligations : un positionnement plus défensif
- Matières premières : une opportunité en or ?
Actions : agiles en période de volatilité
La suspension des droits de douane américains a apaisé, au moins temporairement, les craintes de récession, favorisant la reprise des actions américaines après une chute de plus de 20%. A présent, la majorité des indices actions dans le monde sont revenus en territoire positif, en devise locale, étant même proches de retrouver leur plus hauts niveaux de l’année. Cette reprise des marchés est largement soutenue par les espoirs de conclusion d’accords commerciaux et la résilience dont l'économie américaine faisait preuve, en amont de l’annonce des droits de douane.
Nous estimons cependant que l’optimisme actuel des marchés est excessif. Les perspectives économiques ne sont plus aussi favorables qu'auparavant. Bien qu’un premier accord avec le Royaume Uni ait été trouvé et que la guerre commerciale avec la Chine marque une pause de 90 jours, les droits de douane universels de 10 % restent en vigueur, et l'incertitude plane toujours sur la conclusion et la nature de futurs accords commerciaux. De plus, cette incertitude pourrait amener entreprises et consommateurs à réduire leurs dépenses, ce qui nuirait à l'économie. Si l'économie mondiale et américaine est suffisamment robuste pour éviter une récession, il est néanmoins prématuré d’affirmer que la volatilité du marché s’est durablement apaisée. Dans ce contexte, nous ajustons à la baisse le poids des actions dans nos portefeuilles, de légèrement surpondérée à neutre, afin de réduire l'exposition au risque de notre portefeuille.
Obligations : un positionnement plus défensif
Au sein de la poche obligataire, nous diminuons notre exposition au risque de crédit, en arbitrant une partie de nos positions en obligation d’entreprises de qualité (désormais neutre), en faveur d’obligations sécurisées. Nous bénéficions ainsi du resserrement des écarts de crédit depuis la décision de la suspension temporaire des droits de douane par l’administration Trump. En effet, dans la perspective d’un ralentissement économique, ces écarts de crédit sont, selon nous, amenés à s’écarter de nouveau.
S’agissant des obligations sécurisées, nous considérons ces actifs comme relativement défensifs et liquides. À l’instar des obligations d'État, les obligations sécurisées ont eu tendance à surperformer les obligations d’entreprises de qualité en période de ralentissement économique ou de récession.
Matières premières : une opportunité or ?
Ces dernières années, le prix de l'or a fortement progressé et, selon nous, les facteurs à l'origine de cette tendance devraient se maintenir. Tout d'abord, les banques centrales à travers le monde augmentent leurs réserves d'or, entrainant une hausse de la demande. Ensuite, l'or est considéré comme un actif refuge, le rendant particulièrement attractif dans l'environnement de marché actuel. Malgré la hausse récente du prix de l'or, la tendance devrait se poursuivre pour le reste de l'année.
Conclusion
Tant les actions que les obligations ont enregistré un rebond significatif au cours des dernières semaines. Toutefois, les perspectives économiques se dégradent et l'incertitude persiste. Ainsi, la volatilité devrait, selon nous, se maintenir, c’est pourquoi nous profitons du récent rebond de marché pour réduire le risque dans nos portefeuilles. Notre exposition aux actions est ramenée à neutre, tandis que nous arbitrons une partie de nos positions en obligations d’entreprises de qualités, en faveur d’obligations sécurisées. Enfin, nous préconisons la constitution d’une position sur l’or afin de bénéficier à la fois de la tendance positive du prix du métal précieux et de son pouvoir de diversification.