Des marchés bien orientés, malgré l’essoufflement de la croissance

Aux Etats-Unis, les marchés actions ont tutoyé de nouveau records en octobre, portés par la résilience de l’économie américaine. En zone euro à l’inverse, la demande, et donc la croissance, tarde à redémarrer. Au niveau mondial, l’environnement économique continue de plaider en faveur d’un atterrissage en douceur. Dans ce contexte, si les actions peuvent encore progresser, des opportunités existent aussi sur le marché obligataire, qui bénéficie de la baisse des taux d’intérêt.
- Un ralentissement de la croissance, mais pas de récession
- Des opportunités sur les marchés actions
- Une classe d’actifs obligataire portée par la baisse des taux d’intérêt
- Un environnement de marché favorable
En dépit de la progression des revenus réels, la consommation des ménages européens tarde à redémarrer. En cause, les taux d’intérêt élevés. Bien que la Banque centrale européenne ait débuté ses baisses de taux directeur en juin, les taux d’intérêt demeurent élevés, ce qui incite les consommateurs à épargner, au détriment de l’emprunt. En conséquence, la consommation recule.
Un ralentissement de la croissance, mais pas de récession
Il y a néanmoins quelques bonnes nouvelles en Europe. La forte hausse du nombre de nouveaux prêts immobiliers ces derniers mois est, si l’on se fie à l’histoire, de bon augure pour la reprise des ventes au détail et la croissance économique. La croissance de la zone euro devrait dans l’ensemble rester faible cette année avant de se redresser légèrement en 2025.
Contrairement à l’Europe, les dépenses de consommation outre-Atlantique restent soutenues et, malgré un essoufflement du marché du travail, les États-Unis affichent une croissance économique supérieure à celle de la zone euro. Si la croissance américaine ralentit nettement cette année par rapport à l’année dernière, l’inflation reflue également, ce qui crée un environnement favorable à la poursuite de l’assouplissement monétaire par la Réserve fédérale. Un atterrissage en douceur de l’économie américaine, scénario dans lequel l’inflation et la croissance reculent progressivement sans entrainer de récession, semble donc à portée de main.
Dans l’ensemble, l’économie mondiale devrait atteindre un niveau de croissance en ligne avec sa tendance de long terme, en 2025. Dans ce contexte, nous conservons une légère surpondération, à la fois sur les actions et les obligations.
Des opportunités sur les marchés actions
Malgré l’incertitude entourant les prochaines élections présidentielles aux États-Unis et les tensions au Moyen-Orient, l’optimisme domine les marchés financiers. Au cours du mois d’octobre, les indices S&P 500 et le Dow Jones ont ainsi, tous deux tutoyé de nouveaux records.
En cette fin du mois d’octobre, la saison des résultats d’entreprises pour le troisième trimestre débute seulement. Mais, en prenant un peu de recul, on constate que les résultats progressent depuis début 2023, aussi bien aux États-Unis qu’en Europe et dans les marchés émergents. Cependant, si les analystes tablent de nouveau sur une solide reprise des résultats pour les 12 prochains mois, ils sont également de plus en plus nombreux à réviser leurs prévisions à la baisse, à mesure que l’économie ralentit.
Le contexte macroéconomique nous semble suffisamment favorable pour justifier une légère surpondération des actions. Compte tenu de la vigueur de l’économie américaine, le marchés américain conserve notre préférence au détriment des actions européennes. Par ailleurs, nous demeurons neutres vis-à-vis des marchés émergents.
S’agissant de l’allocation sectorielle, la technologie (légèrement surpondéré) devrait continuer de bénéficier de tendances de long terme, telles que la digitalisation de l’économie et l’essor de l’intelligence artificielle générative. Nous conservons également une légère surpondération vis-à-vis du secteur de la santé. Le caractère plus défensif de ce dernier le rend relativement moins sensible à l’évolution du cycle économique, un atout dans cette phase de ralentissement. A l’inverse, nous sous-pondérons légèrement les matériaux de base, dans la mesure où la faiblesse de la demande pourrait peser sur les résultats des entreprises du secteur. Enfin, nous sous-pondérons également légèrement la consommation non-cyclique et adoptons un positionnement neutre vis-à-vis des autres secteurs.
Les obligations bénéficient de la baisse des taux d’intérêt
Les taux d’intérêt, toujours élevés et qui affectent les consommateurs européens, devraient continuer de baisser. En octobre, la Banque centrale européenne a fait un pas dans cette direction en abaissant de nouveau son taux directeur de 0,25%. Cette tendance à la baisse est non seulement une bonne nouvelle pour les consommateurs, mais aussi pour les marchés obligataires. Nous conservons donc une légère surpondération sur les obligations. Au sein de notre portefeuille obligataire, nous privilégions les obligations de qualité, tels que les emprunts d’État et les obligations d’entreprises bien notées. A l’inverse, nous restons prudents vis-à-vis des segments dont les titres présentent un risque de crédit plus élevé, comme le haut rendement et la dette des marchés émergents.
Enfin, dans la perspective de nouvelles baisses de taux d’intérêt, nous favorisons les maturités plus longues. En effet, lorsque les taux d’intérêt baissent, le prix des obligations à long terme (obligations à duration plus élevée et donc avec une sensibilité taux plus élevée) augmente plus vite que celui des obligations à échéance plus courte.
Un environnement de marché favorable
À court terme, les élections présidentielles américaines et les tensions géopolitiques, toujours vives, pourraient entrainer un regain de volatilité sur les marchés financiers. Toutefois, à plus long terme, l’environnement de marché est favorable aux actifs risqués, notamment les actions. De plus, dans un contexte d’assouplissement des politiques monétaires, nous identifions également des opportunités sur le marché obligataire. En conclusion, malgré un ralentissement de la croissance, des facteurs de soutiens aux marchés financiers sont toujours présents.
Le département des investissements