Javascript is required
 

Élections américaines : second mandat de Trump, quelles conséquences ?

Investissements
ABN AMRO

Le 5 novembre prochain, les Américains seront appelés à voter pour élire leur prochain président. Un second mandat de Joe Biden ou de Donald Trump aura des conséquences différentes en matière de politiques économiques et étrangères. En Europe, les investisseurs devront surveiller de près les implications d’un second mandat de Trump, sans pour autant céder à la panique.

La course est lancée. Les médias et les marchés financiers suivent déjà la campagne présidentielle américaine, qui marque le retour des deux rivaux, Joe Biden pour les Démocrates, et Donald Trump pour les Républicains. Alors que le président sortant Biden prône la continuité de la politique économique et étrangère américaine, le candidat Trump est perçu comme un populiste de droite au programme politique imprévisible. La perspective d’un second mandat de Donald Trump inquiète de plus en plus les observateurs européens qui craignent des crispations à venir dans les relations internationales.

En cas de victoire de Trump, la majorité dont il disposera au Congrès américain dictera probablement les premières réactions des marchés financiers. Si le Congrès était divisé avec des majorités différentes entre le Sénat et la Chambre des représentants, la marge de manœuvre de Donald Trump serait limitée. Il devrait néanmoins tenter d’honorer ses premières promesses de campagne par le biais de décrets. Il s’agit notamment de la politique migratoire, qu’il n’a pas mise à exécution lors de son premier mandat. Si la question migratoire ne devrait avoir que peu d’impact sur les marchés financiers, ces derniers attendent avec impatience les mesures en matière de fiscalité, de commerce et de politique étrangère.

États-Unis : priorité au marché intérieur

« Make America Great Again », l’argument est de nouveau au cœur de la campagne de Trump. Lors de son premier mandat, Trump a soutenu les entreprises en adoptant des mesures de déréglementation, de protectionnisme ainsi que des baisses d’impôts. Les marchés financiers ont favorablement accueilli l’annonce de la baisse de l’impôt sur les sociétés. S’il remporte ces élections, Donald Trump entend encore réduire les impôts et poursuivre des politiques censées favoriser les entreprises américaines particulièrement tournées vers le marché intérieur.

Mais, certaines de ses promesses de campagne ne réjouissent pas les investisseurs. Les marchés financiers voient d’un mauvais œil le projet de taxes à hauteur de 10% sur toutes les importations de biens aux États-Unis. Bien que ces mesures visent à soutenir la production domestique et les matières premières américaines, les droits de douane alimentent généralement l’inflation et pèsent sur les bénéfices. Or, le marché est particulièrement averse à tout ce qui est susceptible d’alimenter l’inflation.

Asie : poursuite du bras de fer géostratégique

Donald Trump a durci le ton vis-à-vis de la Chine lors de son premier mandat. Mais quelle que soit l’issue du scrutin, la relation entre les États-Unis et la Chine restera marquée par la rivalité géostratégique. Les restrictions sur les investissements directs et le découplage des technologies clés s’amplifient. Si Donald Trump l’emporte, il est probable que l’on assiste à une surenchère des droits de douane.

Dans ce contexte, les autres pays émergents de la région asiatique semblent plus intéressants en matière d’investissement, ceux-ci bénéficiant de ces évolutions. Outre l’Inde, d’autres pays d’Asie du Sud-Est profitent de la relocalisation croissante des capacités de production. Alors que le bras de fer politique entre Washington et Pékin accélère la réorganisation des chaînes d’approvisionnement, de nouvelles opportunités se présentent en dehors de la Chine.

Europe : en quête d’alternatives au protectionnisme

Les relations entre l'Europe et les États-Unis pourraient être mises à l’épreuve dans les années à venir. Si l’Amérique du Nord reste le marché d’exportation le plus important pour les biens européens, les relations sont tendues depuis l’échec du projet de zone de libre-échange et la hausse des droits de douane sur certaines catégories de produits ciblés. Il y a fort à parier qu’une nouvelle administration Trump prendra des mesures qui désavantageront les entreprises européennes sur le marché américain. Il faudra rester attentif à la sensibilité des constructeurs automobiles européens et des entreprises chimiques et pharmaceutiques aux mesures protectionnistes, sachant que ces acteurs réalisent souvent une part importante de leur chiffre d’affaires aux États-Unis.

Se préparer au changement

Les équilibres politiques et économiques entre les principaux blocs régionaux vont encore évoluer dans les années à venir. L’issue des élections présidentielles américaines en novembre pourrait accélérer les choses.

Il est généralement contre-productif de parier sur l’issue d’une élection. Toutefois, si Trump remporte les élections, il faudra anticiper une politique américaine plus protectionniste et les risques qui en découlent, sans passer à côté d’opportunités spécifiques à l’échelle des entreprises, voire à l’échelle des régions. Le changement fait partie intégrante de l’économie et la volatilité est une source d’opportunités pour les investisseurs. Le marché américain est plus susceptible d’être avantagé par les politiques favorables aux entreprises menées par une administration républicaine. Pour autant, le nouveau président, quel qu’il soit, se gardera certainement de franchir certaines lignes rouges, à savoir, creuser rapidement l’endettement américain ou remettre en cause l’indépendance de la Réserve fédérale américaine, au risque de provoquer de fortes réactions du marché outre-Atlantique.

Tags

US Elections
Investissements

Articles similaires

Nous contacter

Via notre formulaire

ABN AMRO

Pour être recontacté par un interlocuteur expert de notre Direction Commerciale.

Nos agences

ABN AMRO

Prenez contact avec l’une des 9 agences Neuflize OBC.