Actions : naviguer dans un environnement en évolution

Les marchés d’actions ont été affectés par pas moins de trois scénarios économiques différents depuis 2022. Notre positionnement actuel intègre les évolutions récentes du contexte économique ainsi que les phases de marché qui les ont accompagnées. (accord avec évolutions)
Depuis 2022, les investisseurs ont fait face à pas moins de trois scénarios différents. Premièrement, la hausse du prix de l’énergie et le durcissement des conditions financières ont alimenté un scénario de récession. Puis, progressivement, en 2023, celui-ci a laissé place aux espoirs d’un atterrissage en douceur de l’économie mondiale. Ces derniers ont ensuite été renforcés par les déclarations du président de la Réserve fédérale indiquant que la politique monétaire américaine se dirigeait désormais vers un assouplissement. Mais depuis avril 2024, les anticipations des investisseurs ont changé, le consensus de marché tablant désormais sur des taux d’intérêt « durablement plus élevés » aux États-Unis.
Scénarios économiques et régimes de marché
Avec l’évolution du scénario économique, les marchés ont connu plusieurs régimes, et face aux craintes de récession, les actions ont d’abord été soumises à de fortes pressions. Les secteurs de croissance, tels que les services de communication et de la technologie, incluant les « 7 Magnifiques » (comprenez Apple, Microsoft, Alphabet, Amazon, Nvidia, Meta et Tesla) ont alors été particulièrement malmenés.
Puis, durant la deuxième phase d’atterrissage en douceur, les marchés ont fortement rebondi, signant une hausse spectaculaire de plus de 20% entre novembre 2023 et fin mars 2024. Le style croissance a pris sa revanche, entrainant un rebond des « 7 Magnifiques » de plus de 100% en 2023.
Dans la phase actuelle, les actions continuent certes de progresser, mais la volatilité s’accentue autour des valeurs de croissance, avec quelques poches de surperformance parmi les titres décotés. Dans l’intervalle, les « 7 Magnifiques » accumulent les difficultés. Apple, par exemple, est confronté à un net essoufflement de la croissance de ses produits matures (iPhone), tandis que Tesla subit de plein fouet la concurrence des entreprises chinoises sur le marché des véhicules électriques.
Les investisseurs peuvent tirer deux leçons de ces développements. Premièrement, les marchés d’actions sont généralement mis sous pression lorsque plane le spectre d’une récession. En dehors de ce cas de figure, ils résistent généralement plutôt bien. Deuxièmement, lorsque le marché change de régime, une rotation importante des styles et des secteurs est à prévoir. Ces facteurs penchent en faveur d’une diversification des portefeuilles d’actions.
Tendance de croissance à long terme
En dépit d’une inflation américaine plus persistante que prévu ces derniers mois, le taux de croissance de l'économie mondiale devrait progressivement se rapprocher de sa tendance de long terme, dans le sillage de l'assouplissement monétaire des banques centrales. Dans ce contexte, nous surpondérons légèrement les actions, lesquelles devraient profiter d’une reprise de la croissance des bénéfices au cours des prochains trimestres (voir Graphique 1).
Sur le plan géographique, nous adoptons une position neutre à la fois vis-à-vis des marchés développés et des marchés émergents. Au sein des marchés développés cependant, nous conservons une légère préférence pour les États-Unis par rapport à l’Europe. Une préférence largement dictée par nos choix sectoriels. En effet, même si nous avons partiellement pris nos bénéfices sur les valeurs de la technologie au cours du premier trimestre, nous conservons une surexposition au secteur, au motif qu’il devrait bénéficier des tendances de long terme que sont la digitalisation et la diffusion de l’intelligence artificielle.
Les valeurs industrielles sont également privilégiées (surpondération), en raison de la reprise attendue dans le secteur manufacturier et le déploiement des plans de dépenses publiques qui devraient soutenir les bénéfices. Nous avons, également, réduit notre sous-exposition au secteur de la finance, qui devrait être soutenu à la fois par le scénario de taux « durablement plus élevés » et par des perspectives économiques favorables.
Enfin, nous avons allégé (pour éviter la répétition) notre exposition au secteur de la santé, passant de surpondérée à neutre, ainsi qu’au secteur de la consommation non cyclique, (passant de neutre à sous-pondérée), et ce en raison de leurs caractéristiques défensives. Dans l’ensemble, notre portefeuille actions affiche un léger biais cyclique.