1er juillet 2024
Avec un taux de participation estimé à 67%, score le plus élevé depuis 1997, le premier tour des élections législatives a livré son verdict hier soir : le Rassemblement National (intégrant l’association LR-RN) obtient 33% des voix, suivi du Nouveau Front populaire qui recueille 28% des voix, puis d’Ensemble pour la République à 21% et Les Républicains à 10%. Les autres partis font moins de 5%.
Les projections en sièges à l’Assemblée nationale, réalisées par les instituts de sondage, donnent une majorité relative - voire absolue - pour le Rassemblement National. Néanmoins, les instituts indiquent que ces estimations doivent être prises avec précaution, en raison d’un grand nombre de triangulaires potentielles, des appels aux désistements et des consignes de vote, et d’un taux de participation qui pourrait évoluer.
Depuis l’annonce de la dissolution de l’Assemblée nationale, au vendredi 28 juin à la clôture, les performances des différentes classes d’actifs sont les suivantes. Sur les actions, le CAC 40 recule de 6,3% et l’Eurostoxx 50 baisse de 3% alors que les marchés américains et émergents progressent respectivement de 2,2% et 1,6%. Sur les obligations d’Etat, le taux 10 ans français est passé de 3,10% à 3,3%. Dans le même temps, la prime de risque sur les obligations de l’Etat français, mesurée par l’écart entre les taux 10 ans français et allemand, s’est détériorée pour atteindre 80 points de base. Enfin, l’euro-dollar est resté relativement stable, autour de 1,07. Les élections législatives affectent donc principalement les actifs français.
Ce matin, 8h00, les marchés asiatiques affichent des variations de faible ampleur, à l’image du Japon qui progresse de 0,4% (indice Topix). En Europe, les contrats futurs indiquent une ouverture des marchés actions en hausse, de plus de +1% pour l’Eurostoxx 50, et une détente du taux 10 ans français ; enfin l’euro rebondit contre le dollar à 1,0758.
Notre politique d’investissement reste inchangée. Nous surpondérons légèrement les actions et les obligations, considérant toujours le scénario d’atterrissage en douceur de l’économie mondiale, soutenue par les Banques centrales, comme le plus probable. Au sein de l’allocation actions, nous préférons les actions américaines aux actions européennes et conservons une diversification sur les marchés émergents.
Nous rappellerons, une nouvelle fois, deux principes fondamentaux de l’investissement financier. D’une part, la diversification géographique et sectorielle permet généralement d’absorber les chocs d’incertitude politique, à l’instar de celui-ci qui n’affecte principalement que les actifs français. A titre d’illustration, les actions françaises représentent moins de 20% de notre portefeuille dynamique et les actions internationales près de 50%. D’autre part, l’histoire récente nous enseigne que si l’incertitude politique génère de la volatilité à court terme, elle ne remet généralement pas en cause les dynamiques en cours. En effet, depuis 2016, en dépit de très nombreux chocs d’incertitude politique tels que le Brexit, la guerre commerciale entre les Etats-Unis et la Chine et les conflits en Ukraine et au Moyen-Orient, le S&P500 et le CAC ont respectivement progressé de 165% et 106% (à fin 2023).
Nous restons bien sûr attentifs aux développements à venir et restons mobilisés pour vous accompagner dans cette phase d’incertitude.