
Fonds de private equity spécialisés en RSE
Aujourd’hui les investisseurs ont conscience que l’intégration des critères ESG participe pleinement à la performance économique des projets dans lesquels ils investissent. Au-delà de l’image positive que véhicule une politique RSE active, cette intégration constitue également un outil de gestion de risques auquel les investisseurs sont sensibles.
Pour une économie responsable
97% des investisseurs institutionnels pensent que la RSE va se développer (1). Parce qu’elle participe à la valeur financière d’un fonds d’investissement (88% des investisseurs interrogés) et qu’elle augmente le retour sur investissement (83%), la légitimité de la RSE dans la finance n’est donc plus à démontrer. Mieux, ils en font une exigence de leur placement et 71% des investisseurs se disent prêts à annuler un investissement si les critères ESG ne sont pas bons. Pourtant des progrès restent à faire. Après avoir investi, le manque de temps empêche trop souvent de mesurer le suivi des critères RSE. Seulement 19% des investisseurs mettent en place des analyses pour le quantifier.
Une quête de sens
Pour certains acteurs engagés, le corporate investissement peut répondre à une quête de sens, celui de réconcilier la finance et les valeurs personnelles. Tel a été le projet de Fanny Picard, présidente fondatrice d’Alter Equity, premier fonds d’investissement français conditionnant son investissement à une double exigence d’impact positif de ses participations sur la société. En pratique Alter Equity fonds demande au dirigeant de s’engager sur un plan d’action RSE, basé sur des indicateurs précis.
Depuis les premières levées de fonds en 2013, Alter Equity soutient des activités et des comportements fondamentalement respectueux de l’intérêt à long terme de la nature et des êtres humains, tout en recherchant un rendement attractif pour ses souscripteurs. Si son crédo « people, planet, profit » paraît aujourd’hui cohérent, ce ne fut pas toujours le cas.
« Lorsque j’ai créé le fonds, les univers étaient très nettement séparés, voire opposés. Je passais pour utopiste », explique Fanny Picard. Depuis, l’approche a fait ses preuves. Avec 41,5 millions d’euros de participations, le fonds est investi dans 8 entreprises qui ont toutes connu des croissances entre 20 et 400%. « Ces PME responsables se révèlent surperformantes dans la durée, plus résilientes dans les périodes de crise, moins risquées et plus profitables. Pour preuve, la croissance moyenne des entreprises du portefeuille est de plus de 100% en 2016 ».
Créé il y a 5 ans, Investir&+ finance également en capital des start-ups, dont l’impact social est au cœur de leurs activités. La structure offre aussi un réseau d’accompagnement juridique, commercial ou RH à ses jeunes pousses.
Citizen capital, un autre acteur, investit entre 1 et 5 millions d’euros en fonds propres dans des entreprises françaises en forte croissance engagées sur l’inclusion, la mobilité sociale, la production et consommation responsable et l’innovation sociale et managériale. À n’en pas douter, la crise financière a fait évoluer les esprits, et la responsabilité devient synonyme de création de valeur.
(1) Etude PWC – Bridging the Gap, 2015
Le saviez-vous ?
Les entreprises françaises se hissent à la 4ème place mondiale en matière de RSE, accroissant leur leadership. C’est ce qui ressort de l’étude menée par EcoVadis pour le Médiateur des entreprises, publiée le 29 mars dernier, auprès de 20 000 entreprises évaluées sur la RSE (3 500 entreprises françaises, 12 000 de l’OCDE, 4 500 des Brics).
63% des sociétés françaises ont adopté une approche adaptée aux enjeux de leur contexte et pour 7% d’entre elles une approche exemplaire.
(Source : Ecovadis, Comparatif de la performance RSE des entreprises françaises avec celles des pays de l’OCDE et des BRICS, 2ème édition, mars 2017).