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« Jour de la Libération » : choc de volatilité sur les marchés financiers

Newsroom

Le président américain Donald Trump a, le 2 avril, transformé sa rhétorique de guerre commerciale en politique, en annonçant un ensemble de droits de douane.  Si les droits de douane étaient attendus depuis longtemps, peu d’observateurs les escomptaient à un tel niveau. Baptisé « Jour de la libération », le président Trump a proclamé des droits de douane de base de 10% sur la majorité des importations américaines. En outre, il prévoit de mettre en œuvre des droits de douane réciproques, variables selon les pays. A titre d’exemple, ils s’élèvent à 20% pour l'Union européenne, 24% pour le Japon, 32% pour Taïwan ou encore 34% pour la Chine. Les droits de douane de base seront appliqués dès le 5 avril, les droits de douane réciproques à partir du 9 avril.

Turbulences sur les marchés financiers

Les investisseurs ont fortement réagi à ces annonces : les marchés d’actions ont corrigé, le prix du baril de pétrole a sensiblement reculé, le dollar a chuté et les taux d’intérêt des Etats se sont détendus. Trois éléments expliquent ces réactions. Tout d’abord, les droits de douane sont essentiellement une taxe. Des droits de douane plus élevés réduiront soit le pouvoir d'achat des consommateurs, soit les marges bénéficiaires des entreprises. Il s'agira très probablement d'une combinaison des deux. Ensuite, cette nouvelle taxe entraînera une hausse de l'inflation aux États-Unis, ce qui contraindra la Réserve fédérale américaine (Fed) à maintenir les taux d'intérêt à des niveaux élevés. Enfin, le niveau d'incertitude reste important. La politique commerciale qui prévaudra dans une semaine ou un mois reste peu prévisible. Les négociations commencent dès maintenant. Cela peut aboutir in fine à une baisse des droits de douane ou à des représailles susceptibles d’alimenter l’engrenage de la guerre commerciale.

Implications pour l'économie mondiale

Quel que soit le dénouement des négociations commerciales des prochaines semaines, les droits de douane auront un impact sur l’économie mondiale pour trois raisons. D’abord, ils pèseront plus ou moins sensiblement sur certains secteurs. Ensuite, le choc d’incertitudes en termes de politique économique retardera les décisions d’investissement des entreprises et poussera les consommateurs à constituer une épargne de précaution. Enfin, ils alimenteront la fragmentation de l’économie mondiale.

Par conséquent, nous ajustons notre scénario économique. Nous considérons désormais que l’économie américaine ralentira plus sensiblement qu’escompté en progressant de 1,4% en 2025 et de 0,6% en 2026. L’inflation, quant à elle, réaccélérera pour flirter avec les 4% au second semestre et pousser la Fed à maintenir ses taux inchangés. L’Europe connaîtra une croissance modeste de 0,6% cette année avant de réaccélérer l’année prochaine, au-dessus de 1%, sous l’impulsion des investissements en défense et du plan d’infrastructure allemand. L’inflation continuera de refluer, incitant la Banque centrale européenne à abaisser son taux de dépôt à 1,5% dès la fin de cette année. Enfin, les autorités chinoises prendront d’autres mesures de soutien qui permettront à leur économie de progresser de plus de 4% au cours des deux prochaines années.

Politique d’investissement

Notre politique d’investissement, diversifiée, reste en l’état inchangée. Nous restons légèrement surpondérés à la fois sur les actions et les obligations. Au sein des obligations, nous avons une préférence pour les obligations d'État qui jouent leur rôle de diversification en cette période de volatilité. Au sein des actions, nous avons réduit en février notre allocation sur les actions américaines au profit des actions européennes et conservé nos positions sur les marchés émergents. Nous rappellerons enfin que la diversification reste déterminante pour faire face à ces phases de volatilité inhérentes aux marchés financiers

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