
L’Antique, un marché structuré
L’apogée d’Athènes au IVe siècle avant J-C, la grandeur de l’empire romain, les conquêtes d’Alexandre…, les récits de notre histoire ont nourri l’imaginaire collectif et forgé notre goût pour les civilisations qui furent le berceau de notre société. Sculptures, bas-reliefs, fragments de mosaïques sont valorisés pour leurs qualités esthétiques mais aussi parce qu’ils constituent un pan d’histoire. Chaque pièce mise en vente témoigne de la grandeur de l’Egypte des pharaons, retrace les conquêtes des empereurs de Rome et l’édification des cités de Mésopotamie, de Phénicie ou du royaume de la reine de Saba.
Un marché sain
L’archéologie fait l’objet d’un marché bien organisé et structuré. De très belles pièces se négocient à Paris, notamment au Carré Rive Gauche (dans le 7e arrondissement) ou lors de la Biennale des antiquaires, mais aussi à Londres, Bruxelles avec la BRAFA et Maastricht, lors de la TEFAF. Les maisons de ventes aux enchères reconnues sur ce marché comme Pierre Bergé SA et Christie’s ou Sotheby’s y sont également actives.
Peu spéculatif, ce marché est porté par des collectionneurs avisés et de nouveaux amateurs passionnés. Les pièces les plus rares peuvent atteindre jusqu’à plusieurs millions d’euros même si de nombreux objets se vendent aussi à des prix plus raisonnables. Ainsi, les ouchebtis égyptiennes se négocient pour des prix allant de 2 000 à 6 000 euros. Les vases grecs se vendent à partir de 5 000 à 7 000 euros et l’on trouve sur le marché des petites statuettes en bronze des dieux du Panthéon romain entre 10 000 et 15 000 euros.
Les professionnels attentifs à la traçabilité des oeuvres
Les faux sont légion. Par exemple, de faux Mingqi, statuettes funéraires chinoises en terre cuite reconstituées avec des débris de vaisselles anciennes ont été trouvées sur les champs de fouille. Par ailleurs, depuis les années 90, les phénomènes de pillage s’intensifient avec les conflits au Moyen-Orient, et avec lui le risque de développement du marché noir inquiète les professionnels du secteur. De nombreuses statues Gandhara (art gréco-bouddhique de l’Afghanistan) ou assyriennes proviennent ainsi de pillages. Ces fouilles illicites se multiplient et financent le crime organisé et le terrorisme. États et acteurs du marché de l’art se mobilisent face à ces risques. Authenticité et pedigree des œuvres sont passés au crible. Le système de vetting très strict mis en place à TEFAF en est une excellente illustration.
Vetting : Examen des œuvres, réalisé par un comité d’experts, destiné à contrôler les caractéristiques des objets présentés.