Chute du gouvernement : conséquences pour les investissements

Ce lundi 2 décembre, le premier ministre français Michel Barnier a engagé la responsabilité de son gouvernement, pour l’adoption de son projet de loi de financement de la sécurité sociale. En réponse, le Nouveau Front Populaire et le Rassemblement National ont déposé, chacun, une motion de censure. Mercredi 4 décembre, cette dernière a été soumise au vote des députés et adoptée, provoquant la chute du gouvernement. Une nouvelle phase d’instabilité politique s’ouvre en France.
Quels scénarios politiques suite à l’adoption de la motion de censure ?
La situation est assez inédite. Le président de la République ayant exclu de démissionner, ce dernier devrait nommer un nouveau premier ministre, politique ou « technique », dont les marges de manœuvre semblent limitées, compte tenu d’une Assemblée fragmentée.
Cette situation incertaine pourrait perdurer en l’état jusqu’en juillet 2025, date à laquelle la dissolution de l’Assemblée nationale et la convocation de nouvelles élections législatives redeviennent possibles.
Quelles conséquences pour l’économie française ?
Le premier enjeu est bien sûr celui du budget. Il semble peu probable qu’un nouveau gouvernement ait le temps de définir et faire voter un projet de loi de finances pour 2025 d’ici à la fin de l’année. Par conséquent, le scénario privilégié semble celui d’un projet de loi spécial qui permettrait la reconduction du budget 2024. Au-delà, comme l’indique l’agence de notation Moody’s, la chute du gouvernement Barnier « réduit la probabilité d’une consolidation des finances publiques » de la France.
Le deuxième enjeu concerne la conjoncture économique. Les incertitudes d’ordre politique et budgétaire devraient peser sur les agents économiques et, par conséquent, sur la croissance qui devrait être relativement atone au cours des prochains mois.
Quelles est la réaction des marchés financiers ?
Les marchés réagissent peu aujourd’hui à cette nouvelle évolution de la situation politique française. Les marchés européens sont même orientés à la hausse ce matin. Les investisseurs ont déjà intégré cette instabilité politique française. En effet, depuis la dissolution, les actifs français sous-performent nettement. Sur les obligations, la prime de risque mesurant l’écart de taux à 10 ans entre la France et l’Allemagne atteint 83 points de base, niveau inconnu depuis 2012. Sur les actions, à hier soir, le CAC 40 affiche une performance négative de 3,2% depuis le début de l’année alors que les marchés européens et américains progressent respectivement de 8% et 34% (en euro).
Quelle stratégie d’investissement adopter ?
Notre politique d’investissement reste inchangée. Malgré les difficultés européennes, en particulier en France et en Allemagne, nous privilégions toujours le scénario d’atterrissage en douceur de l’économie mondiale, soutenue par la baisse des taux directeurs des banques centrales. Dans ce contexte, nous surpondérons modérément les actions et les obligations.
Au sein de l’allocation actions, nous favorisons une exposition internationale, avec une préférence pour les actions américaines. Ainsi, notre portefeuille dynamique détient près de 50% d’actions internationales (hors Europe) et autour de 15% d’actions françaises. Cette diversification élevée nous permet de bénéficier de la surperformance des actions internationales et en particulier américaines.
Nous restons bien sûr attentifs aux développements à venir et restons mobilisés pour vous accompagner dans cette phase d’incertitude.