
Economie circulaire : un marché aux enjeux colossaux
Réparer, recycler, réutiliser… L’économie circulaire propose de repenser nos modes de production et de consommation pour optimiser l’utilisation de nos ressources et limiter nos déchets. Elle repose sur 7 piliers parmi lesquels on retrouve la consommation responsable, l’écologie industrielle et territoriale, l’éco-conception ou encore le recyclage.
En France, ce secteur est créateur d’emplois. Selon le ministère de l’Ecologie et du Développement durable, les activités liées à l’économie circulaire mobilisaient, en 2013, 545.000 emplois en équivalent temps plein (2,1% de l’emploi intérieur), en hausse de 11% depuis 2008. Le secteur de la réparation est le plus pourvoyeur d’emplois (275.000). Suivent le recyclage et la valorisation des déchets qui représentent 110 000 emplois puis l’agriculture biologique (54.000) ou encore le marché des biens d’occasion (18.000).
Une multitude de start-ups
L’économie circulaire se structure progressivement dans l’Hexagone, entraînant dans son sillon de nombreuses initiatives locales. Créée il y a 6 mois, Lemon Aide est une start-up spécialisée dans la logistique du recyclage qui emploie des personnes en insertion professionnelle. Elle a déjà collecté 130 tonnes de matière recyclable et 5 de ses 6 agents ont retrouvé un emploi, dont 4 en CDI.
Autre exemple, la start-up OptiMiam. Grâce à son application mobile, elle met en relation des consommateurs avec des commerçants, des chaînes de restauration ou des supermarchés qui proposent leurs invendus à prix réduit pour limiter le gâchis alimentaire et leurs pertes financières.
Love your waste propose aux restaurants de transformer leurs déchets en énergie. La start-up, qui collecte et transforme en biogaz les restes alimentaires de la restauration collective, connaît une croissance prometteuse. Elle a déjà valorisé 115 tonnes de déchets en 2016. Il faut dire que depuis janvier 2016, tout établissement collectif générant plus de 10 tonnes par an de déchets – une école de 300 élèves, une maison de retraite de 50 pensionnaires – a l’obligation de les recycler.
Evolutions réglementaires
Malgré ces initiatives, la France accuse encore du retard face à certains pays comme la Suisse et le Japon. Certains pans de l’économie circulaire sont en panne, faute de moyens, comme le recyclage, dont près de 40% de l’activité consiste à recycler de la ferraille (acier, véhicules à la casse, appareils électroménagers…). Ce secteur est déstabilisé par la baisse du prix du pétrole, la chute des cours des métaux et des plastiques et la bulle spéculative chinoise.
En pleine mutation, le recyclage peut néanmoins compter sur un discours politique volontariste. En France, l’économie circulaire a été encadrée par la Loi relative à la transition pour la croissance verte adoptée en août 2015. Cette dernière s’est fixée plusieurs objectifs. Elle prévoit, notamment, d’ici 2020, une réduction de 10% des déchets ménagers et assimilés, de 50% des produits manufacturés non recyclables mis sur le marché, le recyclage de 55% des déchets non dangereux, la valorisation de 70% des déchets du BTP ou encore de réduire de moitié des quantités de déchets mis en décharge d’ici 2025.
Récemment, le Parlement Européen a adopté le « paquet déchets ». Ce projet législatif a pour objectif de faire passer la part de déchets recyclés de 44 à 70% d’ici 2030. Il vise aussi à limiter la mise en décharge des déchets à 5% et à réduire le gaspillage alimentaire de 50% d’ici 2030. Le marché de l’économie circulaire offre de nombreuses opportunités à venir.