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L’art contemporain sort des galeries grâce à Kamel Mennour

Comment se porte le marché de l’art contemporain ?

Les ventes aux enchères traduisent le dynamisme du marché et la multiplicité des profils d’acheteurs. Ainsi, lors d’une vente récente à New York chez Christie’s, on dénombrait près de 100 nationalités différentes. Sur le premier marché, dont je fais partie, Paris reprend progressivement la main, depuis une dizaine d’années face à ses concurrents, Londres et New York.

De nombreuses initiatives privées semblent redynamiser la place parisienne. Qu’en pensez-vous ?

Paris a longtemps été considérée comme une ville musée. Le dynamisme des institutions développe désormais  des ponts avec la création contemporaine. Ainsi, l’avènement de prescripteurs comme François Pinault ou Guillaume Houzé amènent un vent nouveau. Le regard sur les artistes Français, souvent peu considérés à l’étranger, change. Certains s’installent d’ailleurs à l’étranger dans le cadre de résidences, notamment.

On a le sentiment que les artistes font de plus en plus d’effort d’imagination pour faire sortir l’art en dehors des murs des galeries. Est-ce nouveau ?

Effectivement, les artistes souhaitent investir la cité et ne pas limiter leur présence à l’espace du « white cube ». Permettre aux artistes de s’exprimer dans l’espace public est dans l’ADN des galeristes et ils soutiennent de plus en plus des prises de paroles plus originales. Ce positionnement est tout à fait vital pour la création contemporaine.

La révolution numérique influence-t-elle votre métier ?

Le développement des nouveaux outils numériques a une importance décisive sur l’évolution du secteur pour mieux communiquer aujourd’hui, et mieux vendre demain. Par exemple, Instagram nous permet de développer une communication plus subtile. Nous humanisons la relation avec les acheteurs potentiels en donnant un aperçu sur un atelier d’artiste, en permettant la visite informelle d’une galerie, en créant un « teaser » pour une exposition…

L’art contemporain peut apparaître comme inaccessible. Que pensez-vous de l’enseignement de l’art?

Ce point est indispensable pour permettre à notre jeunesse de mieux comprendre le monde dans lequel elle vit. L’art contemporain agit comme un miroir grossissant grâce auquel on arrive mieux à envisager des questionnements que nous avons tous.

Comment encourager des achats d’art contemporain et préserver les artistes ?

Selon moi, il est nécessaire de maintenir l’exonération d’ISF associée aux investissements dans l’art. Même si la loi Aillagon est efficace, l’incitation fiscale au mécénat pourrait être encore améliorée. En effet, le relais de l’initiative privée me paraît essentiel pour développer le dynamisme de la création contemporaine.

Quel est votre dernier coup de cœur artistique ?

Les nombreux dessins de mes cinq enfants que je conserve. Je m’imagine les revoir dans 10, 15 ans. Et j’en ai déjà beaucoup de plaisir et de jouissance.

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